Tu portes une perte, une perte de latitudes obliques, une perte oblique de matins creux. Cette perte, tu la portes au plus loin de tes paysages de perte, cette perte de mille arpents perdus. Regards obliques vers l’extérieur de toi, vers le temps distendu des toits obliques. Là, ton reflet en creux, ton reflet de perte qui s’observe et se reconnait. Tu portes une perte, une perte en creux, et ça descend et toi tu cours et toi tu cries à ta perte. Tu portes une perte, une perte de mille arpents, une perte en creux qui t’avale, qui t’arpente et t’érige en paysage de perte.

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Tu t’échoues gravement en ce lieu, tu t’échines et t’échoues à la périphérie des choses. Tu t’échines et t’étonnes de la persistance des choses en ce lieu, de la persistance du ciel autour des choses. Le ciel est blanc bleu et tu t’étonnes, tu t’étonnes gravement en ce lieu. Tu t’étonnes des choses, de leur flottement, du flottement entre toi et les choses. Tu t’échoues aux périphéries de toi, de cet informe que tu habites, captif de toi le minuscule, l’infime. Persistance de toi entre les choses, tu t’échines aux rosées d’extinction, tu t’échines et tu flottes. Aux périphéries de moi, ton front, ce liseré lumineux, s’imprime gravement. À la périphérie du ciel blanc bleu, tu t’échines et t’échoues et autour, autour le ciel persiste gravement.

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Entre ces intervalles ténus, ces croisements, ces jeux d’espaces, tu cherches un interstice, une résistance. Dans la stabilité des choses évidentes, sentiment tenace d’un vacillement en devenir, sentiment tenace d’un surgissement dans la ténuité d’un pas, d’une inflexion indécise. Alors, tu penses : quantités, vitesses, tracés, frontières, autant d’inférences que tu tournes et retournes, que tu renvoies à leur évidence de choses évidentes. De ces intervalles ténus reste peu de traces, à peine les résonances éparses d’un écho instable, d’un autre absent.