Extraits du Dieu des ombres
Il a pris le contrôle des salons de tatouage. Dessine des valentins au-dessus du cœur, des papillons sur l’os de la cheville.
Il a pris le contrôle des salons de tatouage. Dessine des valentins au-dessus du cœur, des papillons sur l’os de la cheville.
Chacun a son opinion sur la moquette. Certains la détestent, trouvant ça kitsch à mort (et pas dans le bon sens du terme), d’autres aiment bien la sensation du tissu sous leurs pieds le matin.
Comme c’est étrange de revenir ici pour écrire. Les écouteurs sur les oreilles. Une première depuis longtemps. Cette crainte qu’on me bouscule en passant derrière moi, alors que je pratique ce […]
Il y a un peu plus de 7 ans, le 26 septembre 2014, quarante-trois étudiants d’une école d’Ayotzinapa – de futurs enseignants du primaire et du secondaire – ont été tués et vingt-sept autres blessés, lors de la tristement célèbre nuit d’Iguala dans l’état de Guerrero où se trouve aussi la station balnéaire d’Acapulco.
On prononce des mots. On les devient. On nous écoute habillé⸱e⸱s essentiellement par eux. On ne sera que ces mots. Et on sera ainsi jugé⸱e⸱s. Si on ne s’exprime pas avec des mots, on sera jugé⸱e⸱s pour leur absence.
ma main parle à la lune / dans le lit blanc ligné / d’un cahier / où les galets glissants / luisent sous l’eau / perles d’étoiles
l’histoire parjure la liberté / mon ami / les barreaux ont raison du firmament / le cœur bâillonné les mots amputés / tu croupis dans l’injustice / et tu lèches la rouille de tes fers
je cherche des voyelles sous ta jupe un embryon de mot sur ton ventre
En 2021, pour souligner le centenaire de PEN International, un magnifique ouvrage illustré a été publié en trois langues. Un soir, je l’ai ouvert avec l’intention de le feuilleter au hasard.
Captif, entre les planches du mur de ta chambre, je suis ton journal, celui qui cache tes dénonciations et ta langue d’injustice.