Trucks jackés
Quand tout le monde a-t-il commencé à conduire des trucks jackés ? Pendant mon enfance, je me souviens qu’ils étaient rares, chacun offrait un spectacle dont nous nous moquions férocement, et pourquoi […]
Quand tout le monde a-t-il commencé à conduire des trucks jackés ? Pendant mon enfance, je me souviens qu’ils étaient rares, chacun offrait un spectacle dont nous nous moquions férocement, et pourquoi […]
Sur le bord d’une falaise rocailleuse, là où la lumière du soleil coule à travers les feuilles chatoyantes et la douceur de la brise transporte l’air parfumé, vivait une fleur appelée Dodie.
À l’heure […]
Un soleil glacial couve le Vieux-Québec. Là-haut, sur son perchoir, il pond des œufs que la ville bat en neige. Dans les rues, quelques passants refusent de partir, la main fermement agrippée à leur tuque ou leur foulard. On s’entiche devant les magasins, attirés par l’odeur du pain d’épices et des notes de café.
Très tôt le matin, Jodie se réveilla comme une luciole qui étincelle dans la nuit ; sans un son, sans prévenir, ses yeux ronds clignèrent et son esprit illumina les alentours de sa chambre.
Sous la pleine lune, elle pouvait presque se convaincre qu’elle n’entendait pas les bruits de la ville au loin, que les lampadaires ne l’empêchaient pas de voir les étoiles. Ses promenades étaient devenues plus audacieuses et elle éprouvait un faux sentiment de bravoure et d’immunité contre le danger. Cette nuit-là, elle escaladait les chemins caillouteux du mont Tolmie.
Je suis une bibliothécaire. Celle qui range les livres, pas celle qui les écrit. Qu’est-ce qui m’a pris ? Commencer un deuxième cycle universitaire à 48 ans ! C’est ridicule ! À l’autre bout du monde en plus. Je suis folle, c’est ça, j’ai perdu la raison, c’est la fin, je décline, ou plutôt je régresse en me comportant comme une adolescente fougueuse.
Je souris, car je me suis habituée à ton enthousiasme devant ma touffe, puis ton désenchantement une fois le rideau levé. Je me suis faite à cette culpabilité, à cette impression de te tromper.
Ça fait quatre jours que ma mère, mon père et moi avons déménagé de Montréal à Victoria. Mes parents m’ont dit que c’est une bonne opportunité et que nous bénéficierions de la vie dans une nouvelle ville et une nouvelle province pleine de richesses.
Une fois à l’extérieur du bâtiment, je suis forcé de m’arrêter un peu, tellement toutes ces grandes enjambées m’ont essoufflé. À part des chauves qui convergent aux arrêts d’autobus, quelques piétons courent d’un côté et de l’autre de la rue.
Ma vue s’embrouille alors que mon trousseau de clés s’emmêle. Mes doigts arrivent à déverrouiller la portière. J’atteins enfin le siège conducteur. Puis, mes yeux cèdent au torrent qui assaille mes joues, mon menton, ma chemise.