La journée d’étude Créer à l’université : pourquoi, comment? Enjeux et devenirs de la recherche-création à l’Université Laval a été tenue le 16 avril 2010 et est à l’origine de la création de la revue Le Crachoir de Flaubert. Le présent dossier thématique regroupe un petit nombre de communications prononcées lors de cet événement.
Cette journée d’étude visait principalement à provoquer une réflexion collective sur l’acte de recherche-création, sur ses modalités en contexte universitaire, ses conditions de réalisation, ses objets et objectifs. La question a été peu débattue à l’Université Laval; un seul ouvrage collectif est paru en 1991, sous la direction de Pierre Hamelin (La création en milieu universitaire, CEFAN, juin 1991). Près de vingt ans plus tard, il nous est apparu essentiel de relancer les discussions. En effet, de plus en plus de professeurs s’intéressent à la recherche-création et participent activement à l’avancement de leurs disciplines respectives par l’entremise de projets de recherche-création en milieu universitaire. Concurremment, les cheminements en recherche-création aux cycles supérieurs sont de plus en plus populaires, que ce soit en études littéraires, en arts de la scène et de l’écran (théâtre et cinéma), en arts visuels, en musique ou en animation. Mais les définitions de ces programmes rendent-elles compte de la réalité de la recherche-création telle qu’elle se pratique en milieu universitaire? Où se situent les professeurs créateurs dans cet état des lieux? Nous avions comme objectif de réunir ces professeurs ainsi que les étudiants à la maîtrise et au doctorat inscrits dans les programmes comportant un volet de recherche-création afin de réfléchir collectivement sur les caractéristiques particulières à ce type de recherche, sur les objectifs de la recherche-création et sur ses modalités, enjeux et devenirs.
Cette journée d’étude a favorisé ainsi la création d’un réseau de chercheurs-créateurs et d’étudiants aux cycles supérieurs venus de disciplines différentes au sein de la même université. C’est d’ailleurs à la suite de cette journée d’étude que Le Crachoir de Flaubert a été fondé, non seulement pour accueillir certains des textes issus de l’événement, mais aussi pour proposer un lieu d’échanges permanent, une plateforme privilégiée pour tous les acteurs de la recherche-création en arts.
Dans « Tous mes mouvements », Micheline Lévesque, doctorante en études littéraires à l’Université Laval, examine sa posture de créatrice et de chercheure en la déclinant en sept mouvements. Francine Chaîné, professeure à l’École des arts visuels, propose quant à elle que le travail de directeur au deuxième cycle s’apparente à une démarche d’accompagnement, qu’elle examine dans « L’accompagnement en recherche-création : du soliloque au dialogue ». Dans « Entre théorisation d’une pratique et pratique de la création : posture plurivoque de recherche-création », Pierre-Luc Landry, doctorant au Département des littératures, propose de réaliser une thèse de doctorat en trois parties afin de concilier recherche et création, mouvements complémentaires selon lui. Jean-Noël Pontbriand, professeur de création littéraire, réfléchit à la question épineuse de l’inspiration, paramètre mystérieux mais néanmoins essentiel pour le poète et l’artiste. Finalement, Francine Tremblay, doctorante en création littéraire, propose, dans « L’analyse littéraire au service de la création », que la thèse de doctorat en création littéraire s’accompagne d’une partie théorique dans laquelle sont développés des outils utiles au créateur.
Directeurs du dossier :
Alain BEAULIEU
Pierre-Luc LANDRY
Andrée MERCIER