Le Déjectoire

Dans le souhait de permettre à de jeunes artistes de la relève de prendre part à un projet artistique d’envergure professionnelle, le collectif Exond& est né en 2013 et a mis sur pied le spectacle littéraire Le Déjectoire. Ce dernier a été présenté pendant le Printemps des Poètes dans la catégorie « Initiatives de la relève » pour le Mois de la Poésie 2014. Isabelle Forest, directrice artistique du Printemps des Poètes, a d’ailleurs accepté d’appuyer le collectif dans sa démarche et de lui offrir une visibilité de choix en lui donnant l’opportunité de faire le spectacle d’ouverture du Mois de la Poésie, le 1er mars 2014.

Le Déjectoire, c’est un spectacle d’interprétation poétique singulier. En pleine obscurité, le public a été exposé aux voix et murmures de neuf poètes distincts (Pascale Bérubé, Véronique Langlais, Éric Leblanc, Ariane Lessard, William Lessard Morin, Anaïs Palmers, Isabelle Perreault, Arnaud Ruelens-Lepoutre et Émilie Turmel), et n’avait pour seul repère visuel que les éclats imprévisibles émanant des lampes frontales des acteurs. C’est donc à une expérience inédite qu’était convié l’auditoire, et les textes qui lui ont été présentés étaient eux aussi empreints de cette marginalité. Le Déjectoire, c’est en fait un lieu où chacun peut évacuer ses angoisses, ses amours ratés, son désamour de soi, ses tourments. En optant pour l’obscurité, nous avons souhaité permettre aux textes et aux auteurs d’être appréciés dans leur forme la plus pure, sans ce jugement inconscient qui intervient lorsque notre regard se pose sur le corps ou le visage de celui qu’on regarde. Enfin, nous avions la volonté de valoriser l’audace et la qualité de la création artistique de la relève dont nous nous faisons les ambassadeurs.

Ce projet a entre autres été créé afin de répondre au problème de la visibilité limitée généralement associée à la création artistique de la relève. Bien souvent, les créations des jeunes artistes se butent à une diffusion et une réception limitées à leurs pairs. Avec Le Déjectoire, nous souhaitions faire entendre leur voix en dehors des cadres usuels. Nous voulions franchir les limites de ce qui se fait habituellement et permettre à la relève d’accéder à un niveau de professionnalisme souvent difficile à atteindre.

À travers toutes les étapes de la production (écriture, réécriture, mise en scène, mise en voix, répétitions) et de la diffusion (publicité, communiqué de presse, représentation), les neuf auteurs ont eu accès au soutien d’experts tels que Marie-Ginette Guay, professeure de diction au Conservatoire de musique de Québec et directrice artistique du Théâtre Périscope, et ont pu acquérir une vaste connaissance des étapes importantes qui mènent vers la présentation finale d’un projet.

L’expérience acquise par ces jeunes auteurs leur permettra d’être bien outillés pour créer à leur tour des projets importants qui sauront accroitre la visibilité des artistes de la relève. Nous croyons que notre projet aura eu un impact positif, rehaussant le niveau des productions artistiques des jeunes créateurs.

William LESSARD MORIN
Directeur du dossier

L’intérieur, sans bruit

Par |2016-12-21T15:17:21-05:0016 juin, 2014|Dossiers thématiques, Le Déjectoire, Performance, Projet de la relève artistique, Textes de creation|

Menu principal. Vous avez quatre nouvelles angoisses. Pour écouter vos angoisses, faites le un. Pour envoyer une angoisse à une autre personne, faites le deux. Pour changer votre message d’accueil, faites le trois. Pour réentendre ces choix, faites le carré. sept sept sept sept sept sept sept sept Désolé, ce choix n’est pas disponible. Première nouvelle angoisse. Envoyée le 27 février 2014 à 15h35 de votre j-o-b d-e m-a-r-d-e. non! non je suis tout seul à mes poignets ils sont les autres pas ailleurs à mes poignets pas dans mes os tout seul je suis les autres laissez-moi les autres tout seul les autres

Voyons, criss

Par |2016-12-21T15:18:21-05:007 avril, 2014|Dossiers thématiques, Le Déjectoire, Performance, Projet de la relève artistique, Récit, Textes de creation|

J'aimerais vraiment dire un truc important, mais je sens que je vais passer à côté. Je suis bien cette fille, la fille qui passe à côté. Je sais pas quand, exactement, c'est possible de sentir le trou qui s'installe en moi. On pourrait y jeter les corps d'une centaine d'hommes. Au moins. On pourrait m'oublier, si je lève pas la main.