Demain nos frontières
nous nous retrouverons / entre nous / dans le tambour de la durée / escaladerons les solitudes / les courbes de la fuite
nous nous retrouverons / entre nous / dans le tambour de la durée / escaladerons les solitudes / les courbes de la fuite
Le marais salé pue l’œuf moisi. Ceux qui appellent le fleuve « la mer » croient un mensonge. Fleuve, river en anglais. Le Saint-Laurent n’est qu’une grande rivière, grande surtout à partir de Sainte-Flavie où le vent souffle, glacial, même l’été.
Ces jours-ci, je tombe trop rapidement. / Chaque fois que je me retourne, / Ton visage est là, / Mais disparait en un instant.
Je saute de roche en roche, à la limite des vagues, ces grandes roches vert-mauve parsemées de lacs miniatures. Je m’ajuste en permanence à ce sol tordu, au mouvement de l’eau, ses incursions, ses ressacs, et mon esprit se calme.
Je marche, le cœur fébrile. Je sens l’embrun sur mon visage et dans mes cheveux, comme une sorte de baptême. Je pense à la chance que j’ai de découvrir constamment des paysages et leurs différentes faces.
Ce matin, le temps nous a fait don de ses plus belles heures de lumière, d’un soleil vulnérable qu’une délicate brise venait tempérer.
Ne sois pas triste pour moi, bipède. / Lorsque les calottes glaciaires auront fondu, / mes bras s’étendront davantage / sur les terres fertiles que tu as autrefois cultivées.
Avant de savoir à qui réfèrent les noms de Gilles Vigneault et François Legault, j’apprends à nommer la spartine pectinée et à reconnaître l’élyme des sables.
Je suis assise tout près de l’endroit où mon cœur a chaviré la première fois. Tant de beauté, de calme. C’est ici que je suis tombée en amour avec notre fleuve majestueux.
Ossature de chêne nue érigée dans un champ allemand, / hymne métallique des marteaux comme un écho dans la vallée, / grain du bois blond fendu par / la circonférence des clous.