« Circulez, rien à voir ! »

–       Gregory Gorki,

Une fin sans histoire, Acte I, Scène I

 

Que dire de Gerry Trumpytch et de cette tristement célèbre « Crise des têtes de poissons », suivant la dénomination qu’un influent chroniqueur de droite a depuis apposée à l’abracadabrante série de catastrophes que d’aucuns parmi les moins crédibles grandes gueules des médias locaux avaient attribuée à Gregory Gorki, misérable dramaturge sans réelle portée sociale dont la plus récente pièce venait de subir un revers des plus humiliants (dont la « Crise » – que le même éminent journaliste avait lui-même requalifiée, avec une mauvaise foi flagrante, de « désastre artistique sans précédent », alors que l’improbable déflagration qui avait réduit en cendre le Musée d’art contemporain n’avait confisqué à la poignée de mangeurs de luzerne à béret de Ste-Perpétuité qu’une piètre exposition d’Ursulien Von. D. Becken Jr, loufoque artiste interdisciplinaire qui n’avait d’artiste que l’attitude, de même que deux ou trois expositions permanentes gratuites dont tout le monde, y compris notre humble individu, se fichait éperdument, si ce n’est les directeurs d’écoles publiques, qui durent ensuite se creuser la tête, avec une exceptionnelle violence ongulaire, pour arriver à dénicher d’autres sorties éducatives à faible prix à offrir à leurs pauvres cancres sans le sou ni ressources financières –, n’avait été que la pointe de l’iceberg, bien qu’avec un sombre résultat de quatorze morts et autant de blessés – et malgré que l’on puisse se réjouir, en un sens, que les amochés, les trépassés et autres estropiés s’avérassent les mêmes personnes –, on ne pouvait humainement parler que d’une pointe d’iceberg plutôt large), quoi donc, disions-nous donc, pourrions-nous donc ajouter à ce fatras de foutaises et d’innommables bêtises de toutes sortes dont nous avons tous et toutes été bombardés, et avec une si phénoménale régularité, et depuis si longtemps, que nous ne saurions pas même par où commencer, ni comment le dire, bref, de quelle façon nous serait-il loisible de nous immiscer dans cette affaire tout en demeurant originaux, astucieux et appropriés, et ce, en faisant bien attention de ne pas paraître redondant, niais ou inadéquats? Eh bien, connaissant le tempérament, disons, effervescent, des cercles intellectuels de la région – lesquels forment, on en dira bien ce que l’on en voudra, l’essentiel de notre maigre lectorat – nous nous garderons bien d’investir les proverbiaux plats de nos pieds et d’émettre la moindre parcelle de quelque chose à ce sujet.