Je suis mort à l’envers, dans un tourbillon de vent chaud. Mort à l’aide d’un pistolet dans la bouche. Un projectile de fer, un hélicoptère qui s’écrase, tout contre ma voix enflammée. J’ai pris cette gorgée d’amour. Lentement. Pour que je puisse gouter ton doigt sur la gâchette. Et mon regard n’a pas fermé l’œil, il s’est plongé dans tes piscines d’eau noisette, comme un « je t’aime » qui ne sait plus quoi dire, une parole sans courage.

Je suis mort à l’envers, dans tes bras de fumée froide. Mort à la manière d’un cri éclaté au goût de terre cuite sur la langue. J’ai accepté de finir en éclats de porcelaine et de t’offrir mes pensées étincelles en cadeau. Dernières étoiles possibles. L’odeur de ta peau a pu me dire au-revoir à ta place. Parce que je suis mort dans le creux de tes seins, un peu trop vite.

Je suis mort à l’intérieur d’une voyelle. Peut-être prononcée à l’envers. J’ai avalé ma salive et t’ai hurlé un marécage. Pour que tu ries en t’endormant. Mais attends un peu. Je suis encore là, dans l’ombre d’un cadre de porte ou dans le givre sur tes fenêtres. Je suis encore là. Alors embrasse-moi une dernière fois, si jamais tu peux me trouver.