Chaque matin

Mourir et renaître

Au bout de tes doigts

Leurs vœux pieux

Enfoncés dans l’arrière-gorge

 

Chaque matin

La violence profane des Dieux

Ce sexe fou

Où tu es née

Ton absence

Repliée sur leurs draps

 

***

 

La nuit, ils t’apprennent à rire au fond des urnes

Comme on tranche la gorge de l’oiseau

Avant d’y mettre le feu

 

Tu attends

Le geste de trop

La honte

Dont on ne revient jamais

Leurs os friables

Pour seul territoire

 

***

 

Ils parlent une langue béante

Ne savent pas nommer l’horreur

L’instant sacré

À travers sa chute

 

Tu lèches leurs rhumatismes

Leur corps revenu

Du siècle passé

En te demandant combien d’autres femmes

Ont surpris la blancheur

De leurs genoux

Combien d’adolescences égarées

Par leur faute

 

Pleurer tes sœurs

N’y changerait rien