En résidence

Le Crachoir de Flaubert accueille des chercheur-créateurs ou des chercheure-créatrices en résidence qui bénéficient d’un espace privilégié pour explorer les différentes possibilités de sa double posture. La résidence est un lieu virtuel que l’artiste peut investir de la manière qui lui convient le mieux. À mi-chemin entre le blogue, la chronique et le feuilleton, cette résidence permet à l’artiste d’exposer à un vaste public les résultats de sa réflexion ou de sa création, les hypothèses qui sont les siennes, ses coups de tête et ses coups de gueule concernant la recherche-création. Ce lieu unique au monde lui appartient le temps de son séjour parmi nous et les propos tenus ici n’engagent que l’artiste, qui a carte blanche pour créer et réfléchir.

Pour postuler à cette résidence, en tout temps, veuillez contacter l’équipe avec une courte description de votre projet en écrivant à l’adresse suivante : contact@lecrachoirdeflaubert.org

Chercheurs-créateurs et chercheures-créatrices en résidence
2014 : Cassie Bérard
2015 : Vincent Mauger
2016 : Danielle Boutet
2017 : Chloé Savoie-Bernard
2017-2018 : Nicholas Giguère
2018 : Naomi Fontaine
2019 : Fanie Demeule
2019 : Valérie Forgues
2019 : Stéphane Ledien
2020: Sara Lazzaroni
2020: Sébastien Emond
2021: Maude Déry
2022: Mattia Scapulla
2022: Maude Deschêne Pradet
2022 : Anne-Marie Desmeules
2023 : Lux
2023 : Alex Thibodeau
2024 : Jessica Dufour
2024-2025: Maxime Plamondon
2025: Lily Pinsonneault
2025: Geneviève Dufour

1. L’instinct de conspiration

Par |2016-12-02T13:41:38-05:0029 juillet, 2015|En résidence, Vincent Mauger|

Nous n’avons pas « découvert » le feu : nous l’avons inventé, avec diligence, tels nos champs ou les chiens qui les gardèrent. Or, cet état d’esprit prométhéen et connoté peut être interprété comme étant au service de désirs faustiens d’accaparer la puissance divine de créer par des moyens contre-nature. Notre genèse n’a jamais cessé : elle a été reprise en main au long de nos reformulations de la réalité et de l’essence du monde qui nous englobe, nous laissant choir en continu dans l’imprévisibilité et le doute.

6. Le procès de C

Par |2016-12-02T13:42:09-05:0022 décembre, 2014|Cassie Bérard, En résidence|

Des fiers-à-bras m’agrippent par derrière, je me débats. Où me laisseront-ils? Aux personnages non fiables on réserve l’hôpital ou la prison… Je voudrais m’adresser au narrateur. Le convaincre. Comprendre son motif, son intention. J’essaie de réfléchir à une diversion. Les théories de la non-fiabilité, tour à tour, me reviennent. Il doit bien y avoir un argument, une parole que je pourrais lancer pour semer le doute, le désordre, réclamer un sursis.

5. Les locataires de l’ombre

Par |2016-12-02T13:42:46-05:0026 novembre, 2014|Cassie Bérard, En résidence|

Cependant, je n’ai pu m’empêcher de remarquer le petit calepin dans lequel l’homme inscrivait des notes dès que je prononçais un mot. David et moi dissertions sur les différences entre le narrateur faillible et le narrateur indigne de confiance ; il s’empressait de griffonner. David et moi débattions de la non-fiabilité du narrateur discordant ; il griffonnait.

4. Le paradoxe du menteur

Par |2016-12-02T13:43:28-05:0017 septembre, 2014|Cassie Bérard, En résidence|

Le vagabond se redresse, il dégage une odeur de vieille chaussette et, quand il parle, une haleine aigre à me lever le cœur. Je songe à hurler pour que surgisse dans l’arrière-cour mon historien de propriétaire, je veux me barricader, appeler la police, mais je fixe plutôt la mallette. Je pense : le hasard n’existe pas.

3. Le dire à David

Par |2016-12-02T13:44:02-05:0014 août, 2014|Cassie Bérard, En résidence|

Fidèle à son zèle, David m’a ramené de la bibliothèque des tonnes de livres de théorie; la plupart, je les avais déjà lus pour rédiger ma thèse, mais il fallait recommencer, m’ordonnait-il, relire et relire et s’assurer de tout comprendre, devenir l’experte des données sous-jacentes, n’en laisser passer aucune, connaître le sujet sur le bout des doigts, savoir pointer le menteur sans jamais se tromper.

2. La triste agonie du cloporte

Par |2016-12-02T13:44:38-05:0016 juillet, 2014|Cassie Bérard, En résidence|

Je ne pouvais plus compter les heures depuis qu’on m’avait assise sur cette chaise – de béton, on aurait dit –, dans cette pièce inquiétante aménagée comme un cube. Je sentais mes reins craquer, ma raison me répétait de partir, mais la tapisserie surchargée m’empêchait de déceler une porte pour m’enfuir. Évidemment, aucune fenêtre, aucune issue.