[heading style= »subheader »]Réponse première : Le seuil de ma porte[/heading]

Même si je dis Terre,

tout le monde sait que je navigue

quelque part entre un battement et l’éther.

 

Contraint au seul choix

que le hasard méprise.

D’un côté pile sur ta voix

que la réalité veut.

D’un côté face comme un puit nourri de vent.

 

Je t’aurais cultivé de mistrals au Sahara,

d’impossibles génériques.

J’ai choisi la Terre

pour accoster mes certitudes

à la mer qui se retire.

 

Tout le monde m’avait dit de me taire.

 

J’aime toujours naviguer.

 

 

[heading style= »subheader »]Réponse deuxième : L’apéritif[/heading]

Moi et Roi

prenions le thé

pour les regards soupçonneux.

 

Le vin prédit mieux l’avenir.

Y avons-nous cru?

 

Nous avions chatouillé la tasse

de nos appétits graissés au beurre de rêves,

de rire en bois de soirs.

Nous avions escaladé sous les tables,

j’avais déboulé dans l’horizon des coupes affranchies,

chantant cristallines :

 

« Le roi n’est jamais libre. »

 

Les paupières de ma cage se sont fermées.

 

 

[heading style= »subheader »]Réponse troisième : L’ennui[/heading]

Un pion n’est jamais Reine

que s’il s’assoit sur le temps qui traîne.

Le temps, ça oublie.

Mais ça goûte mauvais parfois.

 

Un pion est Reine

avec le temps qui reste.

Mais il reste quoi?

 

 

Et mat.

 

 

[heading style= »subheader »]Réponse quatrième : Décalage[/heading]

Les traces dans la neige

d’un lapin absent,

de raquettes sucrées au miel d’érable.

J’avais goûté la chance

de ne l’avoir jamais vu.

 

Ma course dans la neige

d’une rencontre sur des pas,

c’est l’été qui bourdonne.

Dis-moi quand tu pars

pour que jamais je n’arrive.