Dossiers thématiques

Les choses

Par |2016-12-21T15:22:40-05:0012 juin, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Récit, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

En fait, quand tu m’embrassais je voyais des oiseaux, tes oiseaux, ceux que tu m’écoeurais donc tellement d’avoir vus sur chacune des œuvres de Riopelle. Je voyais des oiseaux quétaines comme tout, deux en fait, deux belles colombes juteuses qui se tournaient autour en se cherchant mutuellement la queue sur fond d’anneau de mariage et de dessin d’enfant. La cause et l’effet, la poule et l’œuf.

D’automnes

Par |2016-12-21T15:11:56-05:0010 juin, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Roman, Textes de creation|

Tout devient tangible. Je palpe mon estomac, mon intestin glisse entre mes doigts, je serre mes viscères, ma trachée s’ouvre et laisse sortir mon cœur. Je m’invente, me réinvente et m’autosuffit. Je pourrais passer des heures comme ça, sans manger et sans boire. Juste à inventer de nouvelles couleurs à la saison triste

expérience de l’hommage

Par |2016-12-21T15:22:49-05:003 juin, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

6. des clous dans la paille en plastique d’un panier de Pâques version crucifiée d’une quête artisanale chercher une aiguille dans une botte de foin prend un sens théologique 7. on dirait d’abord une marmotte un poisson c’est un phoque sans doute une hirondelle elle s’étonne elle-même de ces attributions

De l’objectivité

Par |2016-12-21T15:22:59-05:0029 mai, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Performance, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

20 h 46 On vient de me remettre un dessin et une phrase le paraphant : « il est inutile de créer sans elle ». J’ai l’impression qu’il s’agit d’un jeu de mot : « sans ailes », rapport aux oiseaux de Riopelle et à notre exercice. Cassie n’est pas convaincue par mon interprétation… Le dessin est encore plus énigmatique : au centre, une forme ogivale rayée verte; une espèce d’aile, justement, bien ronde et de même couleur, est soudée à la forme principale; une autre « aile », triangulaire celle-là, fend la forme centrale de ses rayures noires; en-dessous, un cercle rouge a été dessiné; les lettres de la phrase sont grasses et bleues.

pour quelques bêtes atteintes

Par |2016-12-21T15:23:08-05:0022 mai, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

ce soir la faune est rouge et les clous saignent dans les murs ça circule et ça jacasse à qui-mieux-mieux dans les fougères et les carcasses il y a des os dans les hélices à broyer les pigeons il restera toujours quelque chose à dire quand la main se refermera quand les curieux en auront soupé de la nuit

Feu ma mère, feu mon père

Par |2016-12-21T15:12:04-05:0013 mai, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Roman, Textes de creation|

— Cinquante litres en descendant. Si les chauffeurs veulent plus, tu leur vends les bidons. S’ils veulent moins, tu fais payer cash. T’acceptes pas les chèques, tu prends juste le cash. J’me suis fait arnaquer à courir après des salauds de voleurs. Tu prends le cash. Tu restes alerte, tu lis rien d’autre que le journal. Mais quand tu lis, tu regardes le poste après chaque ligne. Pas question de finir une page sans lever les yeux. Pour que l’eau coule sans rouille, tu laisses le robinet ouvert une à deux minutes chaque matin. La machine à café, c’est gratuit pour toi, mais t’abuses pas. Une tasse le matin, une le soir si tu veux. Pas plus. Si jamais t’as faim, que t’as oublié ton lunch, tu peux prendre quelque chose dans les rayons. Tu me l’écris dans le cahier noir en dessous de la caisse. Tu l’remets là après. Tu marques tes heures dedans aussi. Pour l’uniforme, je t’en prête trois. J’avais pas ta grandeur. J’aurais fait raccourcir les manches par ma femme, mais…

L’ordre naît du chaos

Par |2016-12-21T15:23:28-05:008 mai, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

Trois cent soixante-treize clous. Je ne compterais pas jusque-là. Peut-être seulement trente-trois et des reprises. Peut-être un seul et la névrose qui veut qu’on répète. Peut-être tout ça, à différents moments d’une même vie, d’une même heure. Peut-être rien du tout. Et l’inspiration qui vient plutôt de celui qui regarde. L’ambivalence. L’excès et le goût de tout couvrir de mots, de concepts et de possibles. Ça fait mal de ne rien savoir.

Mourir pour la première fois. Expérience no1

Par |2016-12-21T15:16:20-05:006 mai, 2013|Dossiers thématiques, Labo in situ, Photographie, Projet de la relève artistique, Textes de creation|

Le projet, Mourir pour la première fois, est une expérience développée entre le sujet, qui est aussi spectateur, la photographe et l’image. Durant cette expérience, le sujet est transformé en objet par le procédé photographique. Le sujet, ou la personne photographiée pose et devient le spectre d’elle-même, en composant une duplication de son image.

La mort du destin

Par |2016-12-21T15:12:13-05:001 mai, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Roman, Textes de creation|

Je me nomme Hugo-Guy Godbout, j’ai vingt-sept ans et je suis maintenant sans emploi. Je sais, mon nom est affreux. J’ai d’ailleurs l’intention de le changer très bientôt. Mon histoire était tout ce qu’il y a de plus ordinaire avant que je me fasse renvoyer des archives de la bibliothèque municipale. Mais ce matin-là, j’avais certainement vécu l’un des pires réveils de ma vie. Il est vrai que j’avais passé la nuit sans me faire réveiller, mais en ouvrant les yeux, je n’avais qu’une idée en tête : balancer mon radio-réveil au bout de la pièce. Il faut dire qu’il m’avait tiré du sommeil en faussant une chanson de Céline sur la chaîne Rouge-wannabe-radio-branchée. Depuis deux jours, tout semblait m’empêcher d’arriver à l’heure au boulot, mais je n’avais jamais eu autant de retard que ce matin-là. En m’assoyant sur le bord de mon lit, j’ai senti une légère humidité à mes pieds. En fait, j’avais les deux pieds dans l’eau; le réservoir à eau chaude s’était vidé durant la nuit. Il va de soi que j’ai tenté d’appeler au travail pour avertir la secrétaire de mon retard, mais comme les deux derniers jours, les boutons du téléphone ne fonctionnaient pas...