corps qui s’alignent corps qui

s’esquivent c’est déjà ça

les muscles baptisés dans les os de Judas

surplombent la piste de danse chromée

bien des corps morts bien-pensants

poils cheveux barbes de trois jours calculées

comme si j’allais rencontrer le bon gars

 

mes amants

je les détaille du bout des doigts

tel doigt pour le visage

tel autre pour le torse

le fuck you dans le bon trou

mes doigts comme des tisons d’E.T.

toujours utiles dans l’accouplement de nos cellules animales

on est des emballages de porc haché

rivés l’un à l’autre dans un congélateur

la sodomie est un mot trop cute pour crier

JE ME FAIS METTRE

pendant que je lis les chroniques de Richard Martineau et de Louise Cousineau

j’avale pas tout le temps

ça dépend de l’odeur de mes hommes

des poils sur leur peau

ça gicle au fond de ma gorge

quand je me fais pas teabagger

dans le stationnement désert de l’Université de Sherbrooke

j’oublie l’amertume du sperme

en prenant du Listerine

 

after hour

tu te réveilles

crois-tu à la beauté

en fumant tes Lucky Strike

admire le sommeil de ton chum

dans tes rêves alcoolisés

Mr. Mufler te fait croire que tu vas trouver

un meilleur amant

à la fine pointe de la technologie

quand ton chum va être réveillé

vous irez guédailler chacun de votre bord

dans le Village

c’est une question de mécanique

et d’hygiène

après tout