La mémoire et la mer
J’ai cinq ans. Les jambes enterrées sous le sable, je plonge mes doigts dans la matière humide. Les petits grains s’immiscent sous mes ongles, s’assèchent et craquellent sous ma peau. Sensation granuleuse et exquise à la fois.
J’ai cinq ans. Les jambes enterrées sous le sable, je plonge mes doigts dans la matière humide. Les petits grains s’immiscent sous mes ongles, s’assèchent et craquellent sous ma peau. Sensation granuleuse et exquise à la fois.
Je l’ai connu sous sa forme qu’on appelle la Baie / Où il est un peu fleuve et un peu océan / Miroir d’une fluidité naturelle / Qui ne s’enseigne nulle part ailleurs
Ce soir, je pars laver ma peine sur l’estran, crier à la vague ma colère, camouflée parmi les cris des goélands.
Dans la tempête / Se débat plus que tous les êtres / L’anémone de mer / Dansant avec les eiders
Grandir au bord du fleuve est une chance inouïe. J'ai pu être infiniment aimée par ma famille et par la nature apaisante qui m'entourait. Une enfance unique et merveilleuse.
il y a eu l’enfance rive-sud / ces grandes sorties / tant attendues / spectaculaires / marée de monde / tohu-bohu d’éclats miroir
Le 10 novembre 2024 à la Librairie Saint Jean-Baptiste de Québec, Jessica Dufour a clos sa résidence d’écriture auprès du Crachoir de Flaubert avec une […]
Ça crépite. / Du noir, du blanc et un horizon. / Un accent. Une époque révolue et un fleuve éternel. / Un homme frappe les flancs d’un cétacé éblouissant. Ce sont des retrouvailles, réminiscence d’un fleuve rouge.
Le marais salé pue l’œuf moisi. Ceux qui appellent le fleuve « la mer » croient un mensonge. Fleuve, river en anglais. Le Saint-Laurent n’est qu’une grande rivière, grande surtout à partir de Sainte-Flavie où le vent souffle, glacial, même l’été.
Je saute de roche en roche, à la limite des vagues, ces grandes roches vert-mauve parsemées de lacs miniatures. Je m’ajuste en permanence à ce sol tordu, au mouvement de l’eau, ses incursions, ses ressacs, et mon esprit se calme.