Chapitre 2 : veiller la reconstruction
au bout du fil
ils veulent savoir
s’il reste quelque chose de vivant
de sensible
un sentiment, un souvenir ou
à peine un regard
au […]
au bout du fil
ils veulent savoir
s’il reste quelque chose de vivant
de sensible
un sentiment, un souvenir ou
à peine un regard
au […]
« Non, tu ne peux pas oublier la mer. Celui qui a vécu sur la mer n’est pas capable d’oublier la mer. Je pense qu’on a de l’eau salée dans les veines. […]
Chaque regard posé sur ce sous-verre déclenche un voyage intérieur. Rien de remarquable en lui : un carré de plexiglas où se fondent des teintes de bleu, un banc de sable, […]
J’ai cinq ans. Les jambes enterrées sous le sable, je plonge mes doigts dans la matière humide. Les petits grains s’immiscent sous mes ongles, s’assèchent et craquellent sous ma peau. Sensation granuleuse et exquise à la fois.
Cacouna, 17 octobre 2024
le bruit des mouches qui frappent dans la fenêtre, mon dialogue interne, mon combat, l’envie de sortir de la maison, d’ouvrir grand les bras, de laisser […]
Grandir au bord du fleuve est une chance inouïe. J'ai pu être infiniment aimée par ma famille et par la nature apaisante qui m'entourait. Une enfance unique et merveilleuse.
Le marais salé pue l’œuf moisi. Ceux qui appellent le fleuve « la mer » croient un mensonge. Fleuve, river en anglais. Le Saint-Laurent n’est qu’une grande rivière, grande surtout à partir de Sainte-Flavie où le vent souffle, glacial, même l’été.
Je saute de roche en roche, à la limite des vagues, ces grandes roches vert-mauve parsemées de lacs miniatures. Je m’ajuste en permanence à ce sol tordu, au mouvement de l’eau, ses incursions, ses ressacs, et mon esprit se calme.
Ce matin, le temps nous a fait don de ses plus belles heures de lumière, d’un soleil vulnérable qu’une délicate brise venait tempérer.
Avant de savoir à qui réfèrent les noms de Gilles Vigneault et François Legault, j’apprends à nommer la spartine pectinée et à reconnaître l’élyme des sables.