Nous fuir ou nous barbouiller

ou regarder un peu plus loin

huit cent amitiés d’ustensiles

fertiles comme ton poing

à tout le monde qui passe

sans s’arrêter

en levant le nez

au monde qui efface

méthodiquement

les saillies de la coïncidence

nous leur dirons au revoir et ça nous plaira

aux ennemi·es pour les flammes

aux autres itou

on ne se rendra pas

on se réconcilie la nuit

cauchemar pour cauchemar

on comprend que les lendemains vont passer crème

tu te bronzes aux aguets

tu pardonnes en murmures

tu changes de nom une fois par an

tu dis ta gueule copieusement

en attendant de partager nos conclusions

puis renverser la table

parfois de la tête aux pierres

un peu comme le café avant le sel

parfois ça nous tremble

la cendre avant les feuilles

un j’en sais rien

j’ai rien demandé

et je ne m’excuserai pas

ce n’est pas pour vous

ce sourire au coin

c’est pour l’autre côté de la vitre

les affaires oranges

les affaires qu’on veut sentir

jusqu’au dernier vacille

souvent juste pour ça

parce que sinon quoi

jusqu’où ça va aller

juste parce que ça commence à faire longtemps

qu’on se chamaille se ligote

qu’on salive et s’aime