Danielle Boutet

À propos Danielle Boutet

Compositeure de musique, artiste interdisciplinaire, et membre du CIRET (Centre international de recherches et d’études transdisciplinaires), Danielle Boutet est professeure à l’Université du Québec à Rimouski. Spécialiste de l’interdisciplinarité et des nouvelles pratiques artistiques, elle a contribué à la création de programmes interdisciplinaires en arts aux États-Unis et au Canada, tant au sein d’institutions d’enseignement que du Conseil des arts du Canada. Ses recherches portent sur la phénoménologie de l’expérience artistique et sur les aspects existentiels et épistémologiques de l’art, de même que sa fonction dans les cultures.

La dynamique instauration dans la recherche création (partie 5)

Par |2019-03-05T00:44:42-05:009 janvier, 2017|Danielle Boutet, En résidence|

Ainsi il y a quelque chose d’autre qui se joue dans la recherche-création que la simple production théorique de type universitaire. La thèse classique n’est qu’un début. Si l’on est d’accord que les aspects conceptuels, intellectuels, épistémiques ont pris de l’importance dans les œuvres contemporaines (et comment le nier?), alors on ne peut voir ceux-ci que comme partie intégrante de la création et leur explicitation comme partie intégrante du défi créateur. Puisqu’on est toujours dans l’œuvre elle-même, alors cette dimension « méta » de l’œuvre est une nouvelle habileté à maîtriser et un nouvel axe d’exploration dans la création. C’est pour cette raison que j’insiste sur une recherche-création faite en première personne, par l’artiste, que je différencie des recherches sur l’art, plus classiques, plus fidèles aux injonctions scientifiques, conduites par des spécialistes de l’art.

La dynamique instaurative dans la recherche création (partie 4)

Par |2019-03-05T00:42:53-05:0012 décembre, 2016|Danielle Boutet, En résidence|

Dans le présent texte, je veux regarder la mécanique, en quelque sorte, de ce mouvement réciproque entre l’augmentation de soi et le développement de notre pratique artistique. Par « augmentation de soi », je veux dire l’augmentation de la conscience, l’intensification du sentiment d’exister, ainsi que de cet autre sentiment « d’intelligibilité », dont je vais parler maintenant, tout de suite après avoir ajouté que tout cela – conscience, sentiment d’exister, d’intelligibilité (ou de signifiance) – est concomitant et coextensif; ce ne sont là que différents aspects d’un même état d’être.

La dynamique instaurative dans la recherche création (partie 3)

Par |2019-03-05T00:43:24-05:0021 septembre, 2016|Danielle Boutet, En résidence|

D’un côté, on aura des spécialistes en blouse blanche mesurant, comparant et prenant des notes sur l’artiste en création. De l’autre côté, on a l’artiste elle-même, ou lui-même, qui s’observe et se parle à soi-même – qui travaille de façon réflexive… c’est la recherche en première personne, par l’artiste sujet et agent de la recherche, qui vit tout le processus et s’en trouve à chaque minute ému et ébranlé. Dans l’in vitro, la recherche est un acte en laboratoire, alors que dans l’in vivo, il y a continuité et solidarité entre l’œuvrement, la vie et nos pensées sur la vie.

La dynamique instaurative dans la recherche création (partie 2)

Par |2019-03-05T00:43:52-05:004 juillet, 2016|Danielle Boutet, En résidence|

On a même voulu me rappeler que « l’art contemporain a précisément été le domaine de la pensée par excellence »! Étrange critique. Car même les œuvres à teneur très conceptuelle ou portant des contenus intellectuels élaborés actualisent ces contenus dans une expérience (donc sensible et d’ordre esthétique). Dire que l’œuvre d’art est de nature expérientielle n’invalide en rien sa puissance intellectuelle.

La dynamique instaurative dans la recherche création

Par |2016-12-02T13:46:40-05:0030 mai, 2016|Danielle Boutet, En résidence|

Vous êtes bien placés pour le savoir, la recherche-création, c’est beaucoup de choses différentes pour différentes personnes, différents contextes ou lignées institutionnelles. Je ne crois pas qu’il faille chercher un consensus ou déterminer une orthodoxie, mais il est difficile d’aller contre le zeitgeist qui aspire à des critères consensuels et des principes généraux, histoire de simplifier l’évaluation des demandes de financement. Du coup, l’approche traditionnelle des chercheurs qui cherchent et des artistes qui créent se refaufile dans les conceptions théoriques de la recherche-création. On préférerait que les spécialistes fassent les analyses du processus des artistes, qui, eux, ne sont pas censés être spécialistes de la réflexion. Personnellement, je résiste à cette normalisation. Je suis pour « travailler en étoiles », comme disait Lancri (Gosselin et Le Coguiec, 2006 : 9-20).