Mathieu Villeneuve

À propos Mathieu Villeneuve

Mathieu Villeneuve est né à Chicoutimi en 1990. Il a complété un baccalauréat en littérature à l’Université Laval et une maîtrise en création littéraire à l’Université du Québec à Montréal. Son premier roman, Borealium tremens (La Peuplade, 2017), le récit d'un écrivain qui hérite d'une maison fantôme au lac Saint-Jean, a été salué par le public et la critique, en plus de recevoir plusieurs distinctions. Aux éditions Triptyque, Mathieu Villeneuve est le fondateur et le directeur littéraire de la collection Satellite, un laboratoire de poétique et d'imaginaire qui accueille des histoires transfuges, des livres étranges et des œuvres de science-fiction. Son plus récent projet, La folie du Nord, est un concert littéraire rock nourri aux vieilles légendes, au doom métal et aux tragédies de campagne. 

Les potentiels de la transgression générique. L’exemple de trois romans «policiers» modernes

Par |2016-12-21T15:11:26-05:0014 août, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, Etudes littéraires, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de reflexion|

En quoi L'Inconnu du Nord-Express est-il intéressant du point de vue de la création littéraire? Nous nous limiterons à trois aspects : la nouveauté du motif (chacun tue pour le compte de l'autre, sans raison apparente : le crime parfait); l'utilisation du concept du double, du Doppelgänger, qui oppose et relie constamment Bruno et Haines et qui devient un véritable procédé formel; enfin, la narration elliptique, grâce à laquelle le récit avance par bonds, en sautant comme un vinyle rainuré, dévoilant en quelque sorte ses rouages romanesques.

Borealium Tremens

Par |2016-12-21T15:11:49-05:0026 juin, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Roman, Textes de création|

Je pose mon crayon sur la pile de papier, je rallume ma pipe pour m'aider à réfléchir. Par la fenêtre se dressent les montagnes du Nord, solides et fières. Je m'apprête à décrire mon frère dans ce journal, pour mon roman. De fait, ce ne sera plus mon frère, mais une création de mon esprit, une représentation, une fiction. Il pourrait devenir n'importe qui ou n'importe quoi. Ou simplement ne plus être l’ostie d'alcoolique déraciné qu'il est devenu, condamné à boire jusqu'à la fin, qui arrivera plus vite comme ça, je suppose. C'est bien ce qu'il doit penser aussi, avec raison. Mais quoi? C'est mon frère, mon sang, malgré tout. On est nés de la même terre peu fertile, où quelques graines seulement peuvent croître : l'alcoolisme, la honte, la violence, la haine, la démence.