Création littéraire

Si la solitude se boit, l’absinthe se déguste

Par |2016-12-21T15:13:18-05:0020 mars, 2013|Cours de création littéraire, Création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de réflexion|

La solitude littéraire fascine. En dépit du fait que le concept du « besoin de solitude » ne soit pas exclusif au domaine littéraire, la solitude littéraire, elle, s’enveloppe d’une aura mystique. Il semble que, contrairement à la solitude pragmatique du chercheur en neurobiologie absoute à grands coups de c’est normal qu’il soit seul, il faut qu’il se concentre, bon sang!, la solitude littéraire a ceci d’incompréhensible que l’écrivain, lui, ne se concentre pas; il cherche l’inspiration.

L’acte poétique: un geste d’intellectuel

Par |2016-12-21T15:19:06-05:0011 mars, 2013|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

Avant toute chose, j’aimerais apporter quelques considérations générales sur la thèse en recherche-création, celle-ci s’imbriquant naturellement au thème du colloque. Au fil des ans, cette thèse a pris sa place grâce à la ténacité de ceux qui ont cru à la valeur scientifique d’une pratique dont les multiples avenues révèlent un caractère bien singulier. Les professeurs-chercheurs impliqués dans ce programme universitaire relativement jeune ont balisé un terrain à l’intérieur duquel une question parvient tout de même à resurgir maintes fois : de quelles natures doivent être les liens entre la création et l’essai? Langages conceptuels et langages métaphoriques s’entrecroisent mais encore faut-il que cette cohabitation devienne opérationnelle. Voilà un enjeu fondamental. Et, dans l’essai, comment intellectualiser le travail de création qui est, en soi, un ouvrage intellectuel? Il n’y a pas de réponse simple et unique.

Je suis écrivain. Je suis professeur.

Par |2013-02-25T10:44:34-05:0025 février, 2013|Création littéraire, Textes de réflexion|

Je ne suis pas attiré par le roman à thèse, à contrainte, oulipien ou autre, à idée, scolaire, théorique, doctrinaire, religieux, argumentatif, essayistique… Je ne suis pas de ce côté des choses, ce qui n’empêche personne d’y trouver son plaisir. Je ne suis pas davantage intéressé par le roman sirupeux, moelleux, dégoulinant, à l’eau de rose ou de violette, faussement historique ou historiquement faux, narcissique, ésotérique, érotique, touristique, pleurnichard, revanchard ou adulatoire, mais reconnais le droit de quiconque de s’en délecter. J’aime la fiction littéraire comme vecteur d’une vérité qui ne pourrait pas se dire autrement. La littérature est le langage qu’emprunte le réel pour se libérer des lois de la physique (je parle ici du temps et de l’espace). Et il se trouve que cette voie passe par l’esprit humain, puisque le réel sans l’esprit n’a plus de «signification».

Contre le « totalitarisme théorique » : plaidoyer pour une littérature intellectuelle parmi d’autres

Par |2016-12-21T15:19:22-05:0013 février, 2013|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

On reproche à certains créateurs en milieu universitaire de flirter avec les théories et de produire ainsi une littérature qui leur serait étrangère; il se trouve en effet des intervenants prêts à défendre une littérature basée uniquement sur le plaisir de la lecture. Serait-il possible, toutefois, d’imaginer une posture réunissant les deux extrêmes, c’est-à-dire une posture de chercheur, d’écrivain, d’étudiant, de professeur, etc. ­– aussi légitime dans ses ambitions et littéraires et intellectuelles? M’est avis que oui. Et que l’université, en tant que terrain de jeu, espace de formation, lieu de discussions et d’apprentissage, est l’endroit idéal pour la pleine expression de ce type de recherche-création, chose hybride, étrange, à mi-chemin entre ceci et cela, entre recherche et création, entre écriture et réflexion, entre réflexion et création, etc.

Le roman étudiant : démon de la création littéraire québécoise?

Par |2016-12-21T15:19:38-05:006 février, 2013|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

Le problème du «roman étudiant» serait, à en croire les propos de Ricard, qu’il ne répond pas précisément aux exigences du milieu de l’édition que lui-même prétend servir – mettant de l’avant son statut d’éditeur chez Boréal. Donc, le «roman étudiant» aurait ce «défaut» de n’être pas tout à fait conforme aux attentes de l’édition québécoise, mais la «qualité» de répondre à d’autres normes, de s’inscrire dans une visée littéraire et réflexive réglée par le contexte dans lequel il est créé, soit l’université, et d’approcher ainsi certaines notions théoriques ou esthétiques complémentaires à la démarche plus intuitive de création.

Pile et face : l’essai littéraire, pensée et création

Par |2016-12-21T15:20:20-05:007 janvier, 2013|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

L’objet central des essais de romanciers, c’est encore la littérature – la littérature comme art, la littérature comme appartenant à la culture, la littérature comme lieu de relation avec la vie, les autres, soi et le monde. Pourquoi et comment écrire? Qu’est-ce qu’écrire? Quels sont les rapports entre la littérature et le «réel»? Parce qu’il permet l’argumentation et la mise en jeu d’idées, l’essai peut se saisir de dimensions parfois difficilement appréhensibles par les romans, qui risquent à tous moments d’être accusés de souffrir de dérives morales ou politiques ou encore d’intellectualisme.

Artiste, donc intellectuel?

Par |2016-12-21T15:20:28-05:0019 décembre, 2012|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

L’activité théorique et l’activité de création, se développent sur deux axes parallèles. Et donc, selon la définition du mot, elles ne se rencontreront jamais. Ce n’est pas parce que quelqu’un possède de solides connaissances en science littéraire qu’il pourra plus facilement créer des œuvres signifiantes. Et vice versa; ce n’est pas parce que quelqu’un a créé une œuvre littéraire importante et même majeure qu’il peut s’adonner à des analyses subtiles et éclairantes sur les œuvres littéraires, y compris surtout la sienne. Il se détourne généralement de toutes ces investigations pour ne pas s’extraire de la source qui le nourrit : son inconscient. Les facultés à l’œuvre dans l’une et l’autre activité ne sont pas les mêmes parce que les objectifs poursuivis et les postures exigées sont diamétralement opposés.

De l’écrit à l’écran — Conférence de Martin Winckler en baladodiffusion

Par |2019-05-09T12:51:06-05:0012 décembre, 2012|Baladodiffusion, Cinéma, Création littéraire, Rencontres d'auteur.e.s, Textes de réflexion|

Dans cette troisième et dernière conférence de Martin Winckler, l'écrivain poursuit l'exploration de son travail en abordant la transposition intermédiale à partir de l’expérience de l'adaptation cinématographique de son roman La Maladie de Sachs par Michel Deville. Dressant certains parallèles entre le roman et le septième art, l'auteur, pour qui ses personnages sont des voix sans visage, explique comment le scénario est devenu la lecture personnelle du roman par le cinéaste, car selon lui, « les adaptations les plus réussies sont les films les plus personnels ». Inscrivant ce travail comme un acte de traduction, alliant transmission et interprétation, le film témoigne d’un texte lu, dit et interprété.

De la littérature comme savoir

Par |2016-12-21T15:20:35-05:0010 décembre, 2012|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

Affirmons-le franchement : le quotidien de monsieur ou de madame Chose dans sa cuisine, dans son salon ou – pire – dans son lit, me paraît d’un ennui mortel et qu’on le raconte sous une couverture où on retrouve le mot «roman» ne change rien à l’affaire. S’effacer donc du texte, et résister en critiquant les évidences, les discours normatifs ou ce contre quoi nous sentons le besoin d’exprimer une saine colère – car, évidemment, la littérature est subjective. Et elle permet de tout dire, pour le meilleur et pour le pire.

Qu’est-ce qu’une théorie de la création et que peut-elle nous apprendre?

Par |2016-12-21T15:20:44-05:003 décembre, 2012|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

On comprend que non seulement il existe un corpus des théories de la création, mais qu’il y a une importante somme de textes à partir desquels il est possible de fouiller le rapport à l’acte de création sans se condamner au monologue subjectif de l’autopoïétique ou à la dialectique restrictive de la psychanalyse. Un écrivain qui chercherait à éclairer ou à alimenter sa propre théorie de la création pourrait aisément s’engager dans un rapport dialectique ou dialogique avec ces multiples spéculations de l’acte de création.