Catherine DAnjou

À propos Catherine D'Anjou

Catherine D’Anjou est étudiante à la maîtrise en études littéraires à l’Université Laval. Sous la direction de Julie Beaulieu, elle s’intéresse à l’ironie comme prise de parole féministe dans la chick lit québécoise. Elle a déjà publié dans la revue L’écrit primal.

Le maquillage est un art

Par |2019-03-05T01:07:42-05:0025 juin, 2014|Dossiers thématiques, Huis clos à ciel ouvert, Nuit de la création, Textes de création, Théâtre|

ANAÏS : Marco, tu gosses. Laurie, c'est la star. Toi, ben t'es rien. Je pourrais faire ton rôle si on me strappait les seins. Bon, un à la fois. Seigneur, Marie, Joseph, qu'est-ce qui se passe ici! Elle se fait aller un carton comme éventail, elle aussi commence à suer. ANAÏS : Mon maquillage a pas fondu, au moins, c'est déjà ça de pris (dit-elle en regardant ses pots de fards à paupières). On se croirait dans un épisode de X-Files ou de Fringe. Savais-tu, Marco, que des fois, je maquille à New York. Je suis une artiste, moi aussi! MARCO : T'es pas une artiste. On te filme pas. Personne sait t'es qui. T'es juste bonne pour mettre des couleurs sur des faces. Tu connais pas les (Marco prend un visage dramatique avant de prononcer le reste de sa phrase.) émotions.

Le dernier cri

Par |2016-12-21T15:09:30-05:0018 juin, 2014|Dossiers thématiques, Huis clos à ciel ouvert, Nuit de la création, Textes de création, Théâtre|

JOHANNE : Ok pour l'église, mais c'est juste parce que ma cheville est bleu-mauve. À ce sujet, tu pourrais peut-être m'aider. Tu donnes ton mouchoir à une vieille inconnue et t'aides même pas ta blonde à marcher. Augustin prend sa femme par le bras, la soulève un peu et glisse. Les deux se retrouvent au sol, des grêlons s'abattant tout autour. JOHANNE : Côté sauvetage de princesse, c'est pas fort. Protège ta tête avec tes mains! Les grêlons sont de plus en plus gros! Le couple se relève et se précipite dans l'église. Augustin ouvre la porte, une foule se tourne vers eux.

Et toc!

Par |2016-12-21T15:12:32-05:0024 avril, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Roman, Textes de création|

Déposer la serviette de lin tissé devant le micro-ondes, toujours la même serviette de lin, toujours au même endroit, toujours. On ne se fait prendre qu’une seule fois à mettre sa main sous un plat de plastique brûlant. Faire pression sur le bouton-poussoir du micro-ondes, contrôler cette pression; il ne faut rien brusquer. L’important restera ma main gauche : à l’affût à chaque instant de la manœuvre. Prête, elle attrape la porte du micro-ondes, l’empêchant du même coup d’aller se heurter contre le mur. J’ai en horreur le toc qui se produit lorsqu’elle le frappe : la plainte sourde du gypse défraîchi m’horripile – personne ne vient ici, pourquoi aurais-je repeint? Ce bruit signifierait l’échec de mon entreprise, la perte de contrôle : il ne faut jamais perdre le contrôle. Immobile, elle se doit de rester immobile.

Si la solitude se boit, l’absinthe se déguste

Par |2016-12-21T15:13:18-05:0020 mars, 2013|Cours de création littéraire, Création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de reflexion|

La solitude littéraire fascine. En dépit du fait que le concept du « besoin de solitude » ne soit pas exclusif au domaine littéraire, la solitude littéraire, elle, s’enveloppe d’une aura mystique. Il semble que, contrairement à la solitude pragmatique du chercheur en neurobiologie absoute à grands coups de c’est normal qu’il soit seul, il faut qu’il se concentre, bon sang!, la solitude littéraire a ceci d’incompréhensible que l’écrivain, lui, ne se concentre pas; il cherche l’inspiration.