Textes de réflexion

Pour une cadence de la décadence (en cinq tentatives)

Par |2012-11-22T15:52:11-05:0012 février, 2012|Création littéraire, Essai, Textes de création, Textes de réflexion|

J’écris ce mot … décadence … et je sens son poids derrière ma nuque … une génération d’artistes a pris ce mot sur ses épaules … j’en connais les aspects péjoratifs … des dégénérés selon les médecins … j’en connais les racines étymologiques … il n’est qu’à observer les logorrhées ou les aphasies, qui les éloignent mêmement du sens commun … « cadere », tomber, choir, mais aussi succomber ; on ajoute le préfixe « de -» qui appuie encore, si cela est nécessaire, sur l’irrémédiable déchéance.

L’accompagnement en recherche création: du soliloque au dialogue

Par |2016-12-21T15:03:25-05:006 juillet, 2011|Arts visuels, Colloque, Créer à l'université : pourquoi? comment?, Dossiers thématiques, Textes de réflexion|

Je suis professeure à l’École des arts visuels depuis une vingtaine d’années et j’accompagne des étudiants dans leur recherche création au 2e cycle. Ceux-ci arrivent avec des attentes et des projets qu’ils souhaitent réaliser dans un contexte académique. Pourquoi faire une maîtrise plutôt que de continuer à travailler seul? Cette question mérite parfois d’être posée, car il existe un écart entre ce que les nouveaux étudiants imaginent des études de 2e cycle et la réalité universitaire. Pour être brève, je pourrais avancer que la recherche création en milieu universitaire comporte certaines exigences dont celles de mener à terme un projet, de le présenter dans un espace public, mais aussi de poser une réflexion critique sur celui-ci. C’est ainsi que l’étudiant développe la théorie de sa pratique artistique qu’il est à même de partager et dont il peut témoigner dans le cadre de cours, de demandes de subventions ou d’expositions, etc.

L’impuissance créatrice chez Mallarmé

Par |2015-03-09T14:46:02-05:0029 juin, 2011|Etudes littéraires, Textes de réflexion|

Mallarmé, comme tout autre poète, doit faire face à deux résistances : le langage et le vécu. Son acte créateur insiste sur la matière du vécu, qu'il cherche à nommer par le langage. Cependant, cette dernière résiste à l'acte de nomination, car elle est hétéronome au langage. Si le vécu, comme ensemble de perceptions, sensations et souvenirs, relève du domaine de l'intuition, de la singularité, le langage nous place dans l'universalité du concept. Comment alors nommer le vécu sans le trahir?

Balzac m’a dit que l’enseignement de la création est impossible ou petit brûlot polémique sur la création et la société

Par |2011-09-06T08:21:36-05:0024 juin, 2011|Création littéraire, Textes de réflexion|

Il y a quelques jours, je discutais avec Balzac – c’est moi cette lectrice à la main blanche dans un moelleux fauteuil –, et nous nous mîmes à épiloguer naïvement sur la notion de CRÉATION. Il me proposait deux idées contraires tout en m’intimant de les comprendre, d’en saisir la cohérence interne. De comprendre que pour lui, ô Balzac, créer, c’est tout sauf enseigner.

Lancer des mobiles. Création narrative et mouvement

Par |2011-06-16T05:55:09-05:0013 mai, 2011|Création littéraire, Textes de réflexion|

Il s’agit d’examiner quel rôle peuvent jouer les objets narratifs en mouvement dans le processus créatif. Assurément, les mobiles ne sont pas que des thèmes. Les récits embarqués déploient des paysages, champêtres ou urbains, dont les élé­ments – forêts, maisons, usines, commerces, rivières, etc. – paraissent former des ensembles thématiques. Les mobiles peuvent aussi par moments faire partie du paysage – on verra ainsi d’autres camionnettes, ou la camionnette même où l’on montera bientôt, ou encore celle dont on vient de descendre –, mais ils ressortissent habituellement davantage à sa composition qu’à l’univers de ses composantes. C’est là, à mon sens, tout l’intérêt du mobile : il s’agit d’un objet narratif non seulement structuré, mais aussi structurant. Plus encore : le mobile, lorsque la narration y est montée, tend à s’effacer.

Entre théorisation d’une pratique et pratique de la théorie : posture plurivoque de recherche-création

Par |2016-12-21T15:03:32-05:002 mai, 2011|Colloque, Création littéraire, Créer à l'université : pourquoi? comment?, Dossiers thématiques, Textes de réflexion|

C’est dans une troisième partie de la thèse que se verra illustrée le mieux la posture plurivoque de recherche-création dont je me doterai. Il ne s’agit pas là de tenir une réflexion générale sur la définition de la littérature, par exemple, ou encore sur l’acte d’écriture dans tout ce qu’il peut avoir de métaphysique ou d’ontologique — d’autres l’ont fait déjà, et je pense entre autres à Jean-Paul Sartre, d’une part, à Marguerite Duras, d’autre part, et à bien d’autres encore. Cette troisième partie de la thèse vise à rétablir l’équilibre entre les deux postures en les fusionnant en une seule, plurivoque, polysémique même, une posture de recherche-création dans le sens fort du terme. Et c’est là l’un des critères les plus importants d’une telle démarche d’équilibriste.

De l’inspiration

Par |2016-12-21T15:03:41-05:0011 avril, 2011|Colloque, Création littéraire, Créer à l'université : pourquoi? comment?, Dossiers thématiques, Textes de réflexion|

Oui, les grandes œuvres sont inspirées, mais elles ne sont pas nées par génération spontanée sur la langue de certaines personnes qui ont reçu, en naissant, le don de la parole. Tout le monde naît muet et la parole est, pour chacun d’entre nous, autant une conquête qu’un don. Parce qu’elle est conquête, elle demande, de notre part, travail assidu et persévérant; parce qu’elle est don de l’esprit en nous et par nous, elle exige que nous devenions suffisamment malléables pour permettre aux mouvements de l’esprit de s’immiscer dans notre langage et de le transformer en un lieu privilégié d’épiphanie et de révélation.

L’analyse littéraire au service de la création

Par |2016-12-21T15:03:49-05:0011 avril, 2011|Colloque, Création littéraire, Créer à l'université : pourquoi? comment?, Dossiers thématiques, Textes de réflexion|

Mon étude explique différents mécanismes de construction du personnage ambigu. En ce sens, elle concilie l’analyse textuelle et la création littéraire. En tant que rédactrice de roman policier, je considère l’acquisition de ces techniques comme un atout non seulement dans la conception de personnages complexes, mais aussi dans le perfectionnement d’autres aspects de l’écriture. De fait, l’utilisation de la recherche permet d’accéder à différentes connaissances. L’écrivain se sert déjà de plusieurs de ces connaissances pour s’assurer d’un texte cohérent et pour améliorer sa qualité d’écriture.