Textes de creation

Encore une fois, les animaux morts

Par |2017-07-05T08:08:42-05:005 juillet, 2017|Chloé Savoie-Bernard, En résidence, Nouvelles, Récit, Textes de creation|

J’ai grandi, j’ai vieilli, un jour je suis partie de la maison familiale, j’ai emménagé dans un appartement avec beaucoup de colocataires mais aucun animal. Mais quelque mois plus tard, j’adoptais deux chattes que j’ai toujours. Je pense même souvent que ce sont mes enfants, je les appelle Mes filles. À vrai dire, je sens confusément que si je tombe enceinte, il y a plus de risque que j’accouche non pas de bébés enfants mais de chatons. Mon imagination ne dit pas si je les allaiterais ou pas; des petites dents de bébés chats, ça doit croquer durement les mamelons.

L’hameçon des enthéogènes

Par |2017-06-14T04:58:36-05:0014 juin, 2017|Nouvelles, Récit, Textes de creation|

La terre rouge aux abords du sentier semblait vibrer, sa coloration devenir gazeuse et quitter la matière — jusqu’à flotter, s’illuminer. L’herbe, toute nue, ondoyait, éblouissante et électrifiée. Elle éclaboussait son environnement de sa couleur. Le vent devenait visible. Le bruit nageait dans l’atmosphère. J’ai vu un serpent bleu fluorescent se glisser entre les herbes et se faufiler entre les amoncellements de terre rouillée.

Les animaux morts, la vie domestique

Par |2019-03-05T00:26:40-05:007 juin, 2017|Chloé Savoie-Bernard, En résidence, Nouvelles, Textes de creation|

Plus tôt, sur le chemin entre Montréal et la campagne, à chaque fois que j’avais vu un animal mort, tué par l’impact d’une voiture, échoué sur le bas-côté de l’autoroute, quelque chose dans mes viscères s’était noué. J’étais parvenue à identifier : un renard, deux ratons laveurs, au moins six marmottes, deux chats — un blanc, un roux. La plupart du temps, nous passions trop vite pour que je puisse savoir ce qui avait été écrasé. Je voyais de la fourrure, du sang séché. C’est tout.

Quitter

Par |2017-05-24T19:10:12-05:0024 mai, 2017|Poésie, Textes de creation|

comme parait-il que le danger est réel qu’une baleine explose je me tiens loin des certitudes ce matin je n’étais plus sûr de l’avoir été trembler pour un road trip à ottawa qui mène un peu moins nulle part le café agit la sérotonine aussi et moi je me demande ce que je fais le passé stagne le rendez-vous recule

Réparer une gouttière

Par |2017-05-11T05:28:17-05:0017 mai, 2017|Récit, Textes de creation|

C'est un de ces débuts d'après-midi d'été où les grillons chantent trop fort, où ça en devient presque un cri de détresse face à la chaleur accablante. L'asphalte semble onduler sous les rayons du soleil, comme si la terre qui sommeille loin en dessous grondait pour se libérer. Au pied de la haie de cèdre, l'ombre est une oasis de fraîcheur salutaire; l'endroit idéal pour prendre une pause de l'été et savourer en silence un Popsicle au raisin.