Succions
tu es seule et laide édifiée au statut de victime timorée soudoyée yéti des temps nouveaux veau de lait d’une chienne de vie
tu es seule et laide édifiée au statut de victime timorée soudoyée yéti des temps nouveaux veau de lait d’une chienne de vie
Je virtuose ce que j’ai dans la tête. Quand ça sort, ça sort vite, ça sort mal. Ça sort tout croche, comme quand on se vomit le corps parce qu’on a mal à son cœur, mais que l’expulsion ne soulage pas.
t’as tordu le silence jeté sur moi perché sur les branches de ma mémoire laiteuse ne voyant qu’un fond de joie qui s’écoule goutte à goutte par mes trous mes orbites gonflées d’orgueil
J'aimerais vraiment dire un truc important, mais je sens que je vais passer à côté. Je suis bien cette fille, la fille qui passe à côté. Je sais pas quand, exactement, c'est possible de sentir le trou qui s'installe en moi. On pourrait y jeter les corps d'une centaine d'hommes. Au moins. On pourrait m'oublier, si je lève pas la main.
[information]Ce texte a été écrit dans le cadre du cours Écriture de fiction I (roman), donné à l’Université Laval par Cassie Bérard à l’automne 2013.[/information]
« Dans les régions les plus froides du […]
Son cœur bat dans sa queue. Il me serre les hanches. Je m’amuse à faire danser mes cheveux. Ils se répandent partout sur la peau laiteuse de ma conquête. William devient roux à son tour. Des points de rousseurs lui poussent sur les pommettes. Du roux partout. Une orgie de roux dans un appartement en carton.
L’œuvre devient, pour l’écrivain qui l’a composée, un lieu d’expérimentation où il cherche, en écrivant, à voir comment le réel peut se plier à sa volonté pour s’incarner dans un récit, où il cherche à découvrir quel réel on peut créer avec la littérature. Si je ne suis pas parvenu, ce matin, à éteindre mon réveille-matin en dépassant les limites de mon corps, le romancier, lui, doit constamment chercher à franchir de nouvelles frontières, à parler avec une voix nouvelle, bref, à montrer un peu plus ce dont l’univers est capable, en écrivant quelques mots.
Dans ma cuisine, ce matin, je n’avais aucune envie d’écrire cet essai pour deux raisons précises. La première était une frustration. Je préparais mon déjeuner frugal (trois crêpes avec sirop d’érable, deux toasts margarine-beurre-d’arachide-confiture-bananes, un bol de Lucky Charms baignés de lait écrémé (je surveille ma ligne)) et, en ouvrant le réfrigérateur, l’horreur : j’étais à court de jus d’orange!
— Nos seules limites sont celles qu'on accepte. — Arrête-moi tes philosophies, viens m'aider à la place. J'ai des trucs à bouger pis t'es forte, la grosse! — Y'a encore ben juste une chose que j'suis pas capable de te faire bouger.
Tandis que se déroulait à Québec une « tentative d’épuisement d’une œuvre de Riopelle », dans le cadre des Nuits de la Création, un petit groupe d’enseignants français se livrait à des tentatives du même ordre sur des œuvres que Riopelle aurait bien pu avoir fréquentées dans ses pérégrinations parisiennes. Le témoignage qui suit invite à la comparaison des expériences, et sait-on, au soutien des Québécois, en ces temps où la France lorgne sur les masters en création avec de plus en plus d’appétence.