Récit

Lourdeurs, gloire et beauté

Par |2016-12-21T15:02:07-05:0013 juin, 2012|Cabinet des idées reçues, Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Récit, Textes de création|

ici au milieu des étoiles le silence de l’immensité la légèreté l’envie de vivre encore vivre encore Stéphane a la nausée. Trop vite, il sera de retour sur Terre, parmi ces humains, vilaine vermine qui parle trop, bouge trop. Respire trop. Ça l’agace terriblement, sentir le souffle chaud d’un étranger sur sa peau. L’haleine de l’autre qui se colle à lui, s’incruste dans ses pores. Parasite.

Sommeil roulant

Par |2016-12-21T15:02:23-05:006 mai, 2012|Cabinet des idées reçues, Dossiers thématiques, Nouvelles, Nuit de la création, Récit, Textes de création|

Moi je dis que la naissance d’une idée, ça se fait souvent au lit, et c’est aussi important – sinon plus – que de passer à l’action. Parce qu’une fois levé demeure toujours la possibilité de foirer. Couché, les risques sont moins grands. Dans les rêves et les scénarios qu’on se fait la tête sur l’oreiller, le corps bien au chaud sous les couvertures, c’est rare qu’on échoue. Prenez Jean Charest, par exemple. Il se lève tous les matins. Et il en fait, des conneries! Je lui suggère de rester couché plus souvent. Et plus longtemps.

Québec inc.

Par |2012-03-16T07:43:48-05:0016 mars, 2012|Essai, Récit, Textes de création|

Voilà déjà plusieurs paragraphes que je radote pour ne rien dire. Je n’ai pas de chiffres à donner, seulement des sentiments, des impressions. Ça doit en décevoir beaucoup, qui ne marqueront pas de me le faire savoir en usant d’un discours des plus polis. Je ne prétends pas avoir de solutions. J’ai des craintes. Beaucoup de craintes pour le futur du Québec, qui n’ont rien à voir avec l’économie. Des craintes quant à l’idéologie anti-intellectuelle qui gagne du terrain et qui menace notre société. Un danger beaucoup plus grand qu’on ne veut l’admettre.

Radicalisation

Par |2018-04-05T10:29:47-05:0011 mars, 2012|Poésie, Récit, Textes de création|

Le venin envenime. On apprend, saoul, que les coups reçus sont moins dommageables quand le corps est mou. Les deux corps opposés, ici, se durcissent. Ça pénètre mieux dans la jeunesse. Et que ça s’exprime, et que ça en jase, et que l’encre coule… Au-delà des raisonnements théoriques, rhétoriques, il y a au profond du ventre une foi en le mouvement des choses.

Petit guide pro-gréviste à l’usage des enfants

Par |2012-03-09T15:07:09-05:009 mars, 2012|Récit, Textes de création|

Rouge prolétaire. Rouge colère. Rouge combat. Rouge aux joues. Le calendrier, depuis quelques temps, se décline dans un camaïeu de couleurs révolutionnaires. Je sais que ce n'est pas exactement une guerre, ni même un conflit armé, ce que l'on vit actuellement avec la grève étudiante. Or, il s’agit bel et bien d’un combat où s'opposent deux visions de l'éducation : l'une axée sur la performance mercantile, l'autre prônant l'accessibilité, l'équité et l'universalité. Les uns se prétendent réalistes, les autres se disent justes et égalitaires. Pendant ce temps, la vie continue (quoique...) et je profite de ce samedi ensoleillé pour accueillir chez moi Petit Padawan.

Mémoires d’une journée rouge

Par |2015-03-09T14:39:31-05:005 mars, 2012|Récit, Textes de création|

J’ouvre le livre; je songe aux événements qui s’annoncent et cela m’empêche de me concentrer. Je réussis néanmoins à en terminer la lecture avant qu’il ne soit dix heures, et je me lève. Rapidement je déjeune, m’habille, me brosse les dents. Puis, j’empoigne mon sac sur lequel un petit carré rouge est accroché avec une épingle. Un soupir s’évade brusquement de mes poumons pendant que je regarde ce petit carré. Il faut dire que depuis quelques jours, il me rend la vie difficile. Mais je l’assume, c’est mon choix, j’y ai réfléchi longtemps et j’ai décidé que je me battrais pour lui.

Apéritif pour un colloque annoncé

Par |2016-12-21T15:25:51-05:002 mars, 2012|Colloque, Dossiers thématiques, Récit, Textes de création, Une complémentarité à définir|

Il est là, tout juste derrière mon occiput, à m’épier quand j’écris. Pourtant, chaque fois que je me retourne, il a disparu, si bien que je doute parfois de son existence. Mais je n’ai qu’à me repencher sur mon texte pour sentir de nouveau son souffle sur ma nuque. Alors je me résigne à devoir vivre avec son regard, ce qui n’est pas si difficile puisqu’il n’émet aucun commentaire sur mon travail. Il se contente de peu, ne mange et ne bois que lorsque je suis parti car je ne l’ai jamais entendu mastiquer ou déglutir. J’ai fini par me convaincre de le laisser faire sa petite affaire puisque cela semble l’amuser, et je réussis maintenant à l’oublier, parfois pendant des heures, m’étant habitué à sa présence tranquille.

Les parfumeuses

Par |2015-03-09T14:44:00-05:0024 juillet, 2011|Récit, Textes de création|

Les contenants utilisés renfermaient jadis sauces et confitures maison. Ouverts et disposés en groupe sur l’herbe et sur la pierre, ils étaient jalousement surveillés pendant toute la durée de nos travaux amateurs, leurs couvercles étant rangés à part. Nous veillions à chaque détail avec sérieux, car nous avions peiné fort ma sœur et moi pour les soustraire à notre mère qui conservait tout ce qui pouvait encore servir. Ces réceptacles étaient destinés à contenir notre nouvelle lubie. Nous allions créer des fragrances pour se parfumer.

Un peu comme une fugue

Par |2014-01-09T20:06:29-05:0013 juin, 2011|Récit, Textes de création|

Je manque de temps pour être heureux. Être heureux comme dans : - Aller voir les étoiles filantes dans les collines verdoyantes de l’autre côté de la rivière; - Me promener à travers les tulipes hâtives; - Lire sous le gros chêne au milieu de la promenade sur la falaise, entre le château et le musée; - Me coucher sur le trottoir et rire à tue-tête. Des plaisirs simples. Mais je dois écrire mon projet de thèse.