Nuit de la création

Quand le Louvre se joue des tentatives d’épuisement…

Par |2016-12-21T15:22:15-05:0028 août, 2013|Arts visuels, Création littéraire, Dossiers thématiques, Nuit de la création, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de reflexion|

Tandis que se déroulait à Québec une « tentative d’épuisement d’une œuvre de Riopelle », dans le cadre des Nuits de la Création, un petit groupe d’enseignants français se livrait à des tentatives du même ordre sur des œuvres que Riopelle aurait bien pu avoir fréquentées dans ses pérégrinations parisiennes. Le témoignage qui suit invite à la comparaison des expériences, et sait-on, au soutien des Québécois, en ces temps où la France lorgne sur les masters en création avec de plus en plus d’appétence.

Toi bête ensauvagée

Par |2016-12-21T15:22:22-05:0021 août, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

Trois canards morts noyés Les eaux sombres de l’étang Se sont faufilées avec doigté Jusqu’au cœur Pincé serré égratigné Un dernier cri avant la fin Puis les eaux sont retombées Mortes d’avoir tué Trois corps flottant Dans les reflets figés du jour Tout sera gris

Les choses

Par |2016-12-21T15:22:40-05:0012 juin, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Récit, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

En fait, quand tu m’embrassais je voyais des oiseaux, tes oiseaux, ceux que tu m’écoeurais donc tellement d’avoir vus sur chacune des œuvres de Riopelle. Je voyais des oiseaux quétaines comme tout, deux en fait, deux belles colombes juteuses qui se tournaient autour en se cherchant mutuellement la queue sur fond d’anneau de mariage et de dessin d’enfant. La cause et l’effet, la poule et l’œuf.

expérience de l’hommage

Par |2016-12-21T15:22:49-05:003 juin, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

6. des clous dans la paille en plastique d’un panier de Pâques version crucifiée d’une quête artisanale chercher une aiguille dans une botte de foin prend un sens théologique 7. on dirait d’abord une marmotte un poisson c’est un phoque sans doute une hirondelle elle s’étonne elle-même de ces attributions

De l’objectivité

Par |2016-12-21T15:22:59-05:0029 mai, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Performance, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

20 h 46 On vient de me remettre un dessin et une phrase le paraphant : « il est inutile de créer sans elle ». J’ai l’impression qu’il s’agit d’un jeu de mot : « sans ailes », rapport aux oiseaux de Riopelle et à notre exercice. Cassie n’est pas convaincue par mon interprétation… Le dessin est encore plus énigmatique : au centre, une forme ogivale rayée verte; une espèce d’aile, justement, bien ronde et de même couleur, est soudée à la forme principale; une autre « aile », triangulaire celle-là, fend la forme centrale de ses rayures noires; en-dessous, un cercle rouge a été dessiné; les lettres de la phrase sont grasses et bleues.

pour quelques bêtes atteintes

Par |2016-12-21T15:23:08-05:0022 mai, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

ce soir la faune est rouge et les clous saignent dans les murs ça circule et ça jacasse à qui-mieux-mieux dans les fougères et les carcasses il y a des os dans les hélices à broyer les pigeons il restera toujours quelque chose à dire quand la main se refermera quand les curieux en auront soupé de la nuit

L’ordre naît du chaos

Par |2016-12-21T15:23:28-05:008 mai, 2013|Dossiers thématiques, Nuit de la création, Poésie, Tentative d'épuisement d'une œuvre de Riopelle, Textes de creation|

Trois cent soixante-treize clous. Je ne compterais pas jusque-là. Peut-être seulement trente-trois et des reprises. Peut-être un seul et la névrose qui veut qu’on répète. Peut-être tout ça, à différents moments d’une même vie, d’une même heure. Peut-être rien du tout. Et l’inspiration qui vient plutôt de celui qui regarde. L’ambivalence. L’excès et le goût de tout couvrir de mots, de concepts et de possibles. Ça fait mal de ne rien savoir.

La possibilité de Julia

Par |2016-12-21T15:01:58-05:0012 juillet, 2012|Cabinet des idées reçues, Dossiers thématiques, Nouvelles, Nuit de la création, Textes de creation|

Julia ne dort jamais. Son sommeil, le plus souvent, est troué de morts subites. Il est avéré qu’on ne peut trouver le repos lorsqu’on meurt trop souvent. Les cours la découvraient exsangue et un peu noircie du regard, on aurait dit que le créateur l’avait dessinée au fusain, sauf que personne ne croyait au créateur, ce qui nuit beaucoup à la métaphore.