Dossiers thématiques

Mouvements de dérobade : l’écriture du moins

Par |2017-02-25T11:37:25-05:006 mars, 2017|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Forum interuniversitaire 2016 des étudiant-e-s en création littéraire, Textes de réflexion|

[L]a dérobade accompagne souvent une sensibilité prononcée, une authenticité de l’être et une force tranquille. La tendance à la dérobade peut être comprise comme un moteur positif de survie au conformisme, et teinte l’écriture d’une sorte de mouvement de retrait, de soustraction. L’écriture du moins, toute en subtilité et en douceur, est intéressante sur le plan du vivre-écrire [...].

Le journal intime : l’angoisse, la quotidienneté et la mort

Par |2017-02-25T11:36:58-05:006 mars, 2017|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Forum interuniversitaire 2016 des étudiant-e-s en création littéraire, Textes de réflexion|

Lors de l’évaluation du projet, le jury avait remis en question la sincérité et la véracité de l’expérience de ma création [...]. Le problème lié à la véracité ne semblait pas se situer sur le plan formel, mon journal fictif possédait toutes les caractéristiques du journal intime : une date dont l’utilisation était crédible, des référents clairs pour parler du quotidien récent, des entrées parfois fragmentaires, selon le quotidien vécu, etc. Ce qui causait le bris de véracité provenait du contenu même, on y voyait une pseudo remise en question de soi, mais l’urgence « d’être » manquait de sincérité. Je tentai à de maintes reprises de remédier à ce problème, mais je n’y parvins pas. Je me suis donc questionné sur le fait même de tenir un journal, qui, selon Lejeune, « permet de compenser la rupture de communication, de reconstruire le moi menacé de mort » (Ibid. : 187) de l’écrivain malade.

Coupe, broderie et déchirure : mères et filles au cœur du langage

Par |2017-02-25T11:16:13-05:0027 février, 2017|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Forum interuniversitaire 2016 des étudiant-e-s en création littéraire, Textes de réflexion|

Il m’aura fallu attendre d’explorer une forme textuelle apparentée à la structure du langage établi entre ma mère et moi pour comprendre l’importance du maternel dans ma façon d’écrire. L'écriture discontinue, par fragments ou tableaux, celle se modelant à partir de la trace cicatricielle du bris de memoria, de la fracture langagière, du refus de parole, a forcé l'émergence de ce qui, dans ma pratique littéraire, demeurait en dormance. [...] C’est du discontinu, de l’émiettement, de la cassure et de la fragmentation que crée le silence, que la figure de la mère, jusque-là occultée de mes textes, est apparue.

Polyphonie et incommunicabilité dans Naissance de Rebecca à l’ère des tourments de Marie-Claire Blais

Par |2017-02-25T11:15:36-05:0027 février, 2017|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Forum interuniversitaire 2016 des étudiant-e-s en création littéraire, Textes de réflexion|

J’ai [...] étudié pendant plusieurs années la structure des phrases de l’oralité en interviewant des gens et en consignant chaque syllabe avant de découper ces phrases pour en faire d’autres, plus concises, qui diraient la même chose mais en plus beau, en plus grand, en plus percutant. Alors, quand l’écriture est devenue l’urgence qu’elle est aujourd’hui, j’ai fait la même chose avec les miennes, mes phrases. Je les ai consignées dans une ébauche de roman, je les ai découpées, déplacées, inventées. Je n’ai pas réussi du premier coup là non plus. Formée par seize années de montage, j’ai dû briser mes phrases, les tordre. La liberté vertigineuse de l’écriture m’a décontenancée, je voulais travailler à partir de matière non malléable comme les événements de ma propre vie parce que j’avais toujours travaillé avec des contraintes de cette nature. Autrefois, les mots des autres, maintenant, un langage à découvrir.

« Édition et création : inventer sa propre forme » : une conférence de Mylène Bouchard

Par |2019-05-09T11:39:56-05:0013 février, 2017|Baladodiffusion, Création littéraire, Rencontres d'auteur.e.s, Textes de réflexion|

Par la boîte à trous, on atteint plusieurs choses. On arrive à tout, à tous les possibles, à de l’amour qui respire. Une boîte pour les limites et des trous pour l’oxygène. Par la boîte à trous, on accède au muscle de l’imagination. On accoste à la création, on découvre un lieu propice à l’interprétation. Comme la littérature.

Indigeste

Par |2016-12-21T15:06:43-05:0030 mars, 2016|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, Exploration des genres, Nouvelles, Textes de création|

et la télé au mur montre du sang et des corps en grosses couvertures mais toujours aucune Palestine à l’arrêt d’autobus j’ai les pieds mouillés ma blonde m’appelle j’écoute les yeux dans le vide je pense à son corps sur le mien c’est long enfin j’embarque et j’écris puis désœuvré je lis Hugo

Impérative

Par |2019-03-05T01:03:05-05:0016 mars, 2016|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, Exploration des genres, Nouvelles, Récit, Textes de création|

Nos mains de deux temps nouent des rubans à nos cheveux et tirent la laisse de nos petits chiens. Victoria attend que sa mère se désintéresse un instant de son conseiller John Conroy; j'attends que ma mère se désintéresse un instant de mon père. Je chuchote à l'oreille morte mes peurs d'enfant. Ce qui nous lie pourtant, nous corsète l'une à l'autre, s'apparente à la lassitude d'une vieille dame.