Une zone fertile en dangers
[...] il y a eu cette belle soirée de la série « Les débuts fulgurants », animée par Patrick Bilodeau, libraire chez Pantoute, et pour laquelle on m’avait demandé de parler des premières œuvres qui m’ont marqué, ou qui présentaient des débuts marquants, je n’ai jamais trop su. Il se trouve que les unes sont les autres, et ma sélection m’a mené à ce constat paradoxal : les livres qui m’ont plu sont ceux que j’ai lâchés parce qu’ils exigeaient d’en faire quelque chose — de l’art ou du trouble, souvent les deux.
Soi-même comme aventure
Tout ce monde à faire tenir en soi. Tous ces liens qui s’entremêlent : un réseau de chair, de cambouis et de rêve, qui pulse, inextricable. J’ai 40 ans. Je suis seule sur la route – trois mois, dix-huit-mille kilomètres, des litres de café, quelques flasques de rhum, la vie de Frida Kahlo, et des mots des mots des mots.
Au matelas
j’ai foncé comme dans les films je suis allée au matelas maintenant je fabrique des accidents d’auto c’est mon image préférée elle sonne juste appropriée pour illustrer l’accélération le cœur qui s’écrase le dérapage
Bangarang Coralie
Au début, il y avait juste Francine qui éprouvait du plaisir. Elle égrenait nos souvenirs communs inexistants sans se rendre compte que Michel et moi, on regardait le même coin de nappe. Mais son enthousiasme a rongé l’étrangeté.
Aïeules lunaires
Le jeu brûle dans la poubelle du sous-sol. Le Ouija me promettait de contacter les esprits, mais la planchette n’a jamais bougé. Par précaution, je m’en suis débarrassé de la façon recommandée. Je me suis ruinée en eau bénite et j’ai failli perdre un doigt en découpant la planche en sept morceaux, mais au moins, je sais qu’aucun démon ne peut me suivre.
La chasse aux papillons
Je suis la deuxième d’une famille de quatre filles: même regard sombre, même sourire lumineux, même drôles de mimiques. Quatre poupées russes que l’on peut emboîter puis déboîter à sa guise. Si je vois pour la première fois quelqu’un qui connaît l’une de mes sœurs, il s’exclame immanquablement : « C’est incroyable, tu lui ressembles tel-le-ment, vous êtes des copies conformes! » Il reconnaît alors chez moi quelque chose qui lui est familier. Comme si mon visage portait la trace d’émotions, d’expressions et de rencontres qui ne sont pas les miennes.
Bleu
Les gens laissés chez toi te reviennent tout à coup. Tous ceux que t’as croisés depuis ton départ, quelques visages qui s’oublient au creux des montagnes. Dehors, les débris de soleil se cachent derrière les rochers et les cactus crochis. Tu regardes ton reflet dans le miroir et tu souris.
la tendresse a ses droits
j’économiserai les gestes nous savons nos mains accablées nous savons dire à demain
La représentation du suicide dans la littérature contemporaine : le cas de La montagne rouge (SANG) de Steve Gagnon
Pour ma part, je m’intéresse à la voix du survivant, c’est-à-dire au récit écrit au je qui donne la parole au proche d’une suicidé. Je vais débuter par une analyse de la représentation du suicide dans la littérature en me questionnant sur la fonction que celui-ci remplissait, puis, ultimement, je présenterai le suicide dans l’œuvre La montagne rouge (SANG) de Steve Gagnon.