Textes de réflexion

Les potentiels de la transgression générique. L’exemple de trois romans «policiers» modernes

Par |2016-12-21T15:11:26-05:0014 août, 2013|Cours de création littéraire, Dossiers thématiques, Etudes littéraires, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de réflexion|

En quoi L'Inconnu du Nord-Express est-il intéressant du point de vue de la création littéraire? Nous nous limiterons à trois aspects : la nouveauté du motif (chacun tue pour le compte de l'autre, sans raison apparente : le crime parfait); l'utilisation du concept du double, du Doppelgänger, qui oppose et relie constamment Bruno et Haines et qui devient un véritable procédé formel; enfin, la narration elliptique, grâce à laquelle le récit avance par bonds, en sautant comme un vinyle rainuré, dévoilant en quelque sorte ses rouages romanesques.

L’expérience du retrait dans la création

Par |2016-12-21T15:18:54-05:0017 avril, 2013|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

Précisons tout d’abord que le terme « retrait », n’étant pas défini par un objet indirect ou par un complément circonstanciel (retrait de quoi? de où?), s’est pensé à partir de deux aspects en interrelation : le retrait de la société offre la possibilité d’un retrait de soi. C’est précisément cette double expérience du retrait qui permettrait à l’écrivain de définir un nouveau rapport à soi et au monde, rapport mettant directement en jeu sa corporéité, sa conception du temps et de l'espace, et plus globalement son système de valeurs.

Écrire, lire, réfléchir: dans l’ordre ou le désordre.

Par |2016-12-21T15:12:51-05:0010 avril, 2013|Cours de création littéraire, Création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de réflexion|

Si tu veux écrire, retourne à l’école, me suis-je dit. J’avais pris conscience du fait qu’être rédactrice n’est pas être écrivaine. Est-ce que je le deviendrai un jour? Qui sait? Une chose est certaine : une fois passée l’épreuve des premiers textes soumis au regard de l’autre, l’expérience est devenue en soi une source de plaisir et d’évolution. Apprendre à lire et à écrire autrement, à montrer plutôt qu’à dire, à faire vivre les personnages plutôt qu’à les interpréter, à sortir de ma zone de confort, m’a donné le goût du roman.

Artiste technologue et éducation à la solde

Par |2013-04-04T14:05:31-05:004 avril, 2013|Arts et technologie, Textes de réflexion|

Le paradis de la démocratisation de l’art tourne donc au cauchemar. Et il n’est pas rassurant d’entendre Jocelyn Robert mentionner qu’il cherche à enseigner à ses élèves un apprentissage autodidacte. Bien entendu, ceci vise à encourager l’autonomie de l’étudiant. Cette attitude est honorable lorsqu’elle développe la débrouillardise. Aussi, elle admet une approche horizontale des savoirs que l’usage d’Internet sous-tend tout en déboulonnant l’autoritarisme des relations professeur-élève . Néanmoins, n’annonce-t-elle pas la fin d’une approche pédagogique où le maître (entendre ici le professeur) transmettait lentement mais sûrement une technique à son élève? Ne discrédite-t-elle pas le savoir, sinon l’expérience, des artistes chevronnés? Y a-t-il là une forme de déresponsabilisation collective?

Le roman en mouvement: essai réflexif sur l’art romanesque

Par |2016-12-21T15:13:09-05:0027 mars, 2013|Cours de création littéraire, Création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de réflexion|

Je souhaite un roman en mouvement, un roman qui bouge et qui fait bouger. Petite précision : faire bouger quelque chose ne signifie pas nécessairement de plaire, mais aussi de choquer, de déstabiliser et de faire résonner ou vibrer quoi que ce soit chez le lecteur. L’important, selon moi, reste d’utiliser cette tribune que nous offre le roman pour dire quelque chose. Que l’histoire soit fantastique, poétique, réaliste ou quotidienne, elle doit porter une parole et un regard différents sur notre monde et sur la vie pour nous éclairer.

Si la solitude se boit, l’absinthe se déguste

Par |2016-12-21T15:13:18-05:0020 mars, 2013|Cours de création littéraire, Création littéraire, Dossiers thématiques, L'histoire commence. Atelier du roman, Textes de réflexion|

La solitude littéraire fascine. En dépit du fait que le concept du « besoin de solitude » ne soit pas exclusif au domaine littéraire, la solitude littéraire, elle, s’enveloppe d’une aura mystique. Il semble que, contrairement à la solitude pragmatique du chercheur en neurobiologie absoute à grands coups de c’est normal qu’il soit seul, il faut qu’il se concentre, bon sang!, la solitude littéraire a ceci d’incompréhensible que l’écrivain, lui, ne se concentre pas; il cherche l’inspiration.

L’acte poétique: un geste d’intellectuel

Par |2016-12-21T15:19:06-05:0011 mars, 2013|Colloque, Création littéraire, Dossiers thématiques, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

Avant toute chose, j’aimerais apporter quelques considérations générales sur la thèse en recherche-création, celle-ci s’imbriquant naturellement au thème du colloque. Au fil des ans, cette thèse a pris sa place grâce à la ténacité de ceux qui ont cru à la valeur scientifique d’une pratique dont les multiples avenues révèlent un caractère bien singulier. Les professeurs-chercheurs impliqués dans ce programme universitaire relativement jeune ont balisé un terrain à l’intérieur duquel une question parvient tout de même à resurgir maintes fois : de quelles natures doivent être les liens entre la création et l’essai? Langages conceptuels et langages métaphoriques s’entrecroisent mais encore faut-il que cette cohabitation devienne opérationnelle. Voilà un enjeu fondamental. Et, dans l’essai, comment intellectualiser le travail de création qui est, en soi, un ouvrage intellectuel? Il n’y a pas de réponse simple et unique.

Spectre et construction dramaturgique : sur l’expérience du regard dans Présence, installation vidéographique

Par |2013-03-04T07:51:35-05:004 mars, 2013|Installation, Textes de réflexion|

Un mariage entre le point de vue cinématographique unique et le point de vue sélectif propre au médium théâtral est venu induire l'expérience de réception du spectateur. Qu'on nous permette ici de rappeler brièvement le dispositif de Présence : quatre écrans, disposés face au spectateur, devaient projeter le visage d'une interprète qui questionnait, mettait en doute et parfois ignorait une présence placée devant elle (et donc dans le hors-champ de l'image). Ainsi, pour le projet, quatre actrices, choisies en fonction de l'importance du corps dans leur démarche artistique, ont été amenées à jouer une partition textuelle comblée par une multitude de silences et de jeux de regards.

Houellebecq artiste penseur

Par |2016-12-21T15:19:14-05:0027 février, 2013|Colloque, Dossiers thématiques, Etudes littéraires, Portrait de l'artiste en intellectuel, Textes de réflexion|

Il serait juste de qualifier le monde de Houellebecq de « [b]ourse des corps » en empruntant l’expression à Pascal Bruckner dans Le Paradoxe amoureux. Cette bourse trace une hiérarchie sociale dans le fourmillant système du sexe. Et, pareillement à la bourse d’argent, il y a de gros joueurs et de grands risques, des potentiels modestes ou monstrueux, des cotes promues, déchues, des chutes d’indice, progressives ou dramatiques. Des envolées vertigineuses, de bonne fortune ou de travail ardu. Des hasards, des krachs. Mais aussi des retraits et des ventes, des reculs. Des joueurs prudents, des défections, des faillites. Des démissions, des dépressions et des suicides.

Je suis écrivain. Je suis professeur.

Par |2013-02-25T10:44:34-05:0025 février, 2013|Création littéraire, Textes de réflexion|

Je ne suis pas attiré par le roman à thèse, à contrainte, oulipien ou autre, à idée, scolaire, théorique, doctrinaire, religieux, argumentatif, essayistique… Je ne suis pas de ce côté des choses, ce qui n’empêche personne d’y trouver son plaisir. Je ne suis pas davantage intéressé par le roman sirupeux, moelleux, dégoulinant, à l’eau de rose ou de violette, faussement historique ou historiquement faux, narcissique, ésotérique, érotique, touristique, pleurnichard, revanchard ou adulatoire, mais reconnais le droit de quiconque de s’en délecter. J’aime la fiction littéraire comme vecteur d’une vérité qui ne pourrait pas se dire autrement. La littérature est le langage qu’emprunte le réel pour se libérer des lois de la physique (je parle ici du temps et de l’espace). Et il se trouve que cette voie passe par l’esprit humain, puisque le réel sans l’esprit n’a plus de «signification».